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Entretien avec un créateur de cérémonies laïques civiles
Rédigé par : Charles Simpson fondateur du site Obseques Infos
Article publié le 21/04/2020
Michel Weber, homme passionné et dynamique, nous a accordé un entretien téléphonique sur son métier encore méconnu. Orateur au timbre de voix grave, il exerce dans le Sud-est de la France. Cet homme de 57 ans nous raconte son parcours, son quotidien et ses envies futures.
Sommaire :
- Quelle est l'appellation exacte de votre activité ?
- Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier d'orateur ?
- Comment vous est venue cette idée ?
- Quelle formation avez-vous suivie ?
- Comment prenez-vous contact avec les familles endeuillées ?
- Quelle relation entretenez-vous avec les agences de pompes funèbres ?
- Comment préparez-vous les discours prononcés pendant les obsèques ?
- Que ressentez-vous lors des cérémonies ? Arrivez-vous à prendre assez de recul ?
- Vous intervenez essentiellement dans le département bdees Alpes-Maritimes, existe-t-il d'autres personnes qui exercent votre métier en France ?
- Comptez-vous développer votre activité ?
- Pouvons-nous avoir un aperçu de votre talent ?
Quelle est l'appellation exacte de votre activité ?
Je me qualifie comme un orateur, maître de cérémonies ou encore créateur de cérémonies laïques civiles.
Quelles sont les qualités nécessaires pour exercer ce métier d'orateur ?
Je pense qu’il faut avoir beaucoup de charisme afin de capter un auditoire et imposer le respect. Faire preuve d’empathie est également nécessaire afin de pouvoir ressentir la peine des gens. Mais la qualité essentielle est avant tout l’amour de l’autre.
Comment vous est venue cette idée ?
Cela fait plus de 10 ans que je préparais cette activité. Je me rendais compte que les prêtres ou autres maîtres de cérémonie ne racontaient pas les vraies émotions ressenties par la famille d’un défunt.
De plus, lors des cérémonies laïques, il n’y a pas de personnes en charge d’occuper le temps de parole. C’est dons souvent un proche qui le fait mais ce dernier n’a pas forcément cette compétence ni l’envie. C’est donc, à mon sens, un service utile que je rends à un pays laïque.
Quelle formation avez-vous suivie ?
L’art vivant m’a toujours fasciné, j’ai tout d’abord fait une école de comédien puis j’ai pris des cours de chant lyrique. Le but était d’apprendre à utiliser ma voix. Cela m’a permis d’avoir du coffre et de pouvoir m’exprimer avec aisance en public. J’ai actuellement le statut d’intermittent du spectacle.
Pour pouvoir exercer mon métier lors d’enterrement, j’ai tenu à faire une formation de directeur de pompes funèbres afin de m’imprégner de l’esprit du personnel et d’être tout simplement plus à l’aise avec la mort. J’ai notamment été porteur et chauffeur pour un opérateur funéraire.
Comment prenez-vous contact avec les familles endeuillées ?
J’ai d’abord pris contact avec les pompes funèbres afin de leur présenter mon métier. Comme elles ont adhéré à mon concept et à ma personnalité, ce sont maintenant les agences qui orientent directement les familles endeuillées vers moi. Je laisse également un dépliant aux pompes funèbres que je rencontre.
Quelle relation entretenez-vous avec les agences de pompes funèbres ?
J’entretiens de très bons rapports avec les pompes funèbres des Alpes-Maritimes, puisque c’est essentiellement dans ce département que j’officie. Je dois avouer qu’elles étaient un peu frileuses au départ, mais elles ont au fil du temps appris à me connaître, à me faire confiance tout en reconnaissant un service de qualité et surtout un vrai plus pour les familles endeuillées.
Comment préparez-vous les discours prononcés pendant les obsèques ?
Tout d’abord je prends contact avec la famille pour fixer un rendez-vous durant lequel je vais l’interviewer sur la personne défunte.
C’est un moment d’intimité, je prends donc mon temps avec la personne qui parle du défunt. Je prends note de ce qu’elle se souvient : les passions du défunt, ses qualités et tout ce qui faisait de lui une personne unique.
J’écris bien entendu mes textes différemment pour chaque défunt. Pour ce qui est du contenu, c’est un peu comme un opéra avec une introduction, une musique d’entrée, des musiques de réflexion et une sortie. Il faut savoir gérer son temps car il est souvent court : de 20 à 30 minutes.
Que ressentez-vous lors des cérémonies ? Arrivez-vous à prendre assez de recul ?
Le plus important est de ne pas rentrer dans l’émotion. Il faut se concentrer sur son objectif : rendre le plus bel hommage à la personne disparue.
Vous intervenez essentiellement dans le département bdees Alpes-Maritimes, existe-t-il d'autres personnes qui exercent votre métier en France ?
A ma connaissance, il existe uniquement une ou deux associations laïques qui proposent ce type de service en France. Elles n’ont cependant pas toutes les compétences d’un orateur.
Comptez-vous développer votre activité ?
Oui, je suis prêt à exercer mes fonctions sur l’ensemble de l’Hexagone. Si on a besoin de moi à Paris ou Lille, j’irai sans hésitation !
Pouvons-nous avoir un aperçu de votre talent ?
Je vous invite à visiter mon site www.michelweber.fr. Vous pourrez y écouter mes échantillons de voix