Le deuil chez l’enfant : trouver le mots justes
Rédigé par : Charles Simpson fondateur du site Obseques Infos
Article publié le 16/04/2020
Le deuil ne touche pas seulement les adultes mais également les enfants, quelque soit leur âge. On a même cru pendant longtemps que la perte d’un être cher ne les touchait pas, qu’ils ne comprenaient pas vraiment ce qu’il se passait et qu’ils étaient incapable de mettre en place un processus de Deuil.
On pensait que les enfants n’était pas apte à cerner la nature des événements tragiques qui se vivaient dans son entourage. Alors, on préférait l’éloigner de tout ce qui touchait à la mort, pour le préserver.
Aujourd’hui, on sait que l’enfant aborde différemment la mort comparé aux adultes : sa conception est plus simple. Pour eux, cela fait partie de la vie. L’enfant comprend tout ce qui se passe autour de lui même quand on essaie de lui cacher des faits.
Mais tous ces éléments vont évoluer en fonction de son âge et donc de son degrés de sensibilité.
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Même avant 5 ans
Il est étonnant de penser que même un bébé de quelques mois peut ressentir le manque d’une personne ou que ses parents ont de la peine (ils ressentent particulièrement les dépressions maternelles qui influencent souvent la relation précoce mère-enfant).
Il réagit alors avec ses propres signaux de tristesse par des pleurs, des manifestations corporelles, troubles du sommeil… Lorsqu’ils sont un peu plus grands, ils restent très centrés sur eux-mêmes et ressentent la mort uniquement par la manière dont elle les touche.
Par exemple, elle a une grande influence sur le sentiment de sécurité de l’enfant qui est la base de son développement. Il peut alors ressentir des peurs pouvant paraître irrationnelles mais qui sont à la mesure de l’intensité de ses sentiments depuis la perte du proche.
Répondre aux questions
C’est à partir de 4 ans qu’ils commencent à poser de nombreuses questions car à cet âge, ils ont encore du mal à saisir l’aspect définitif de la mort. Il faut le laisser s’exprimer et demander ce dont il a besoin, et bien sur y répondre dans la mesure du possible.
Si vous tentez d’éluder la question ou encore de lui dire « Grand-mère est partie très loin en voyage » vous ne ferez que déplacer le problème et l’enfant s’imaginera des choses fausses. Souvent, on ne sait pas comment répondre à ces questions parfois naïves « Est-ce que je vais mourir ? » mais il faut tenter d’être sincère et honnête, tenter de dire la vérité et ce à quoi on croit, et ce, même si on a l’impression qu’il ne comprendra pas.
La manière la plus simple de précéder est d’expliquer que la mort fait partie de la vie comme l’exprime parfaitement Françoise Dolto « On meurt quand on a fini de vivre ». Si on est croyant, on peut choisir l’explication religieuse « elle est partie au ciel » mais cela amènera d’autres questions. On peut également essayer d’associer la perte avec celle d’un animal mort qu’il a connu, à un objet cassé ou aux feuilles mortes par exemple.
Il faut s’autoriser à pleurer devant lui ou avec lui en lui expliquant notre peine. Dire la vérité à un enfant sur la mort l’apaise et l’aide à élaborer la perte. Si le parent ne lui répond pas ou lui ment, cela va contribuer à angoisser encore davantage l’enfant. Enfin, vous pouvez utiliser des petits livres pour enfants spécialement crées par des spécialistes pour répondre simplement aux questionnements, ils peuvent servir de support à une conversation avec votre enfant.